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Beauvais – Paris : après un mois de conflit

3 août 2014 | Posté par Alexis dans Actions en cours | Actualités

Aucune issue rapide au confit qui affecte lourdement les usagers de la ligne Beauvais – Paris ne semble se dessiner près d’un mois après le début de « l’Accompagnement Non Systématique » des trains.

Le courrier que nous avons envoyé au Conseil Régional et au Directeur Délégué TER le 22 juillet reste pour l’instant sans réponse.
Edit : C. Gewerc a depuis reconnu que l’EAS avait causé des incidents d’exploitation, tout en demandant, dans un courrier adressé à Guillaume Pépy, de continuer l’expérimentation en insistant sur le fait qu’elle a été proposée par la SNCF (mais validée par la Région).

Les conducteurs, en grande majorité fermement opposés à cette méthode d’exploitation qui ne peut que dégrader la qualité de service et augmenter les risques d’incidents sûreté et sécurité sur la ligne, ont demandé fin juillet une réunion d’urgence avec le Conseil Régional et la direction régionale SNCF.

Un tract syndical est distribué afin d’expliquer ce qui pousse les cheminots à lutter contre cette mesure.

De son côté, le Directeur de Région SNCF, Jésus SANCHEZ s’est exprimé dans un communiqué adressé aux usagers.

Derrière sa démonstration de compassion, M. Sanchez, en plus de n’apporter aucun élément laissant entrevoir une sortie de crise, réitère les inexactitudes du communiqué officiel annonçant un prétendu redéploiement des effectifs visant à mieux lutter contre la fraude et les incivilités.
Effectivement il y a bien eu un redéploiement : plus de la moitié nos chefs de bord sont partis vers d’autres régions, donc pas sur nos lignes !
Comment ose-t-on nous faire croire que réduire le nombre d’agents affectés à notre ligne va avoir des effets positifs de terme de sûreté et de préservation des recettes ?

L’EAS appliquée en Île de France est une nouvelle fois érigée en exemple alors qu’elle est loin d’être un succès sur les lignes de grande banlieue :
M. Sanchez ignore-t-il le problème des « voitures fumeurs » sur Paris – Château-Thierry ou Paris – Mantes, dans lesquelles la SNCF ne parvient plus à rétablir l’ordre malgré l’intervention personnelle de Guillaume Pépy ?
Ignore-t-il que les actes répétés de vandalisme dans les trains de la ligne Paris – Provins conduisent à l’équivalent d’une rame immobilisée en permanence (source SNCF), occasionnant de nombreux trains courts et suppressions tout au long de l’année ?

Voulons-nous la même chose sur notre ligne, alors que le dispositif s’appuyant sur la présence systématique d’un ou deux contrôleurs par rame avec renfort régulier de la SUGE, de la Gendarmerie et des agents de médiation a donné de bons résultats en terme de sûreté par rapport à la situation catastrophique de 2009 ?
Un des rares conducteurs de Beauvais qui accepte de couvrir des trains fait déjà part de consommation de cannabis derrière sa cabine de conduite, et menace à son tour d’exercer son droit de retrait … être sous l’emprise passive de ce genre de substance n’étant pas recommandé lorsque l‘on a la sécurité de centaines de passagers à assurer !!

La comparaison avec les lignes Transilien H et RER B n’est pas valable, ces dernières étant équipées de rames prévues pour résister aux dégradations et leurs gares étant très rapprochées, avec des effectifs conséquents répartis en divers points du parcours.

De plus, les multiples incidents techniques ayant provoqué des suppressions et retards importants, qui n’auraient pas eu de conséquence sur l’exploitation avec la présence d’un chef de bord sont soigneusement occultés.

Enfin, si on peut comprendre que certains usagers excédés par la situation emploient un vocabulaire inapproprié en parlant « d’otage », ce terme n’est pas acceptable sous la plume d’un Directeur de Région SNCF dont la volonté devrait être de résoudre une crise.

Après tout, nous ne sommes pas plus « otages » des conducteurs que des décideurs qui imposent un ANS dont ni les cheminots de terrain ni une grande partie des usagers ne voulaient, refusant que les éventuelles économies se fassent au détriment de leur sécurité et de la qualité du service.
On peut également s’étonner que les droits de retrait exercés par la plupart des conducteurs soient qualifiés d’illégaux par la SNCF alors que l’inspection du travail n’est pas pleinement satisfaite des réponses apportés concernant la prévention des risques liés à l’ANS, et que la SNCF n’a pas de toute façon, à être à la fois juge et partie dans cette affaire.
Rappelons que la plupart des trains qui circulent sont conduits par des cadres et des agents rapidement formés à la ligne en échange de primes importantes, qui ne connaissent pas forcément l’historique peu reluisant de la ligne…

On peut craindre que ces propos tenus dans l’optique de ranger les usagers du côté de la direction en surfant sur une exaspération tout à fait légitime, juste après que les conducteurs aient demandé une réunion tripartite, n’aide pas à renouer un dialogue constructif, donc à rétablir au plus vite un plan de transport normal.

Devant l’ampleur du conflit et la détermination des cheminots qui ont le même aspirations que nous, que l’on approuve leurs méthodes ou non : un service public sûr qui tient compte des besoins d’information et des prise en charge des voyageurs, nous demandons plus que jamais le retour de l’accompagnement systématique des trains. C’est la seule façon de sortir immédiatement de ce conflit en satisfaisant à la fois usagers et cheminots.   

 

Suite aux nombreuses réclamations, la SNCF a annoncé un dédommagement, dont nous ne connaissons pas encore le montant, pour les abonnés de la ligne. Pensez à conserver vos justificatifs.

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