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Compte rendu du Comité d’Etoile de Creil le 26/05/14

2 juin 2014 | Posté par Alexis dans Actualités

Il a réuni des représentants et responsables du Conseil Régional (D. Beurdeley, F. Cornier, J. Covet), de TER Picardie (D. Normant, C. Protin, P. Le Calvez) et de RFF (P.-Y. Biet) mais Intercités était absent pour une raison inconnue.
Des membres et responsables du LUTECE ainsi que des contributeurs de SNCFvamtuer étaient venus en force.
Plusieurs maires ont également pris la peine de participer, ce qui est un bon point pour eux.

Comme cela avait été demandé par la FNAUT Picardie et LUTECE, la longue présentation des statistiques a été raccourcie, laissant à l’expression des usagers et aux débats une large part de la réunion.
Saluons d’ailleurs les usagers qui sont tous restés compréhensifs et mesurés malgré les sacrifices que le changement d’horaire va imposer à certains et le peu de réponses positives qu’ont pu apporter nos interlocuteurs.

1 – L’évolution de la production entre 2012 et 2013 : un bilan mitigé

La régularité a globalement progressé, aussi bien sur l’ensemble de la journée (+2%) que sur le panel des trains de pointe qui font l’objet d’un suivi particulier (+5,1%), sans toutefois atteindre des résultats pleinement satisfaisants.

Cette relative amélioration est tout de même à nuancer : des mesures ont certes été prises par la SNCF pour améliorer le respect des horaires, mais cette évolution est aussi liée à l’absence d’évènements climatiques importants cet hiver, ce qu’a reconnu D. Normant.

Comme l’ont souligné des participants, ces statistiques ne reflètent pas forcément le ressenti des voyageurs, qui peut être très différent d’un train à un autre, mais ils ont le mérite de constituer des critères objectifs de mesure des performances.

Le gros point noir demeure le respect des compositions : même s’il y a moins de retards, cette évolution positive ne peut pas être perçue par des usagers qui doivent régulièrement s’entasser dans des trains bondés.

La fréquentation des trains augmente quant à elle moins vite que les années précédentes (1%), stagnation qui peut s’expliquer par la crise économique mais dont l’effet ne serait pas aussi marqué que dans d’autres régions où le nombre de voyageurs a baissé.


2 – Les travaux sur la période 2014/2015 : le bout du tunnel est encore loin

Creil – Beauvais :

Comme prévu, la ligne Creil – Beauvais sera totalement fermée à la circulation du 30 juin au 13 décembre 2014 pour des travaux d’accessibilité des quais et de rénovation de quelques portions de voie.

Conformément à nos demandes, des bus semi-direct et omnibus seront mis en place afin de limiter l’augmentation du temps de parcours pour les principales gares. (Page travaux TER Picardie)
En réponse aux protestations sur la durée des travaux, RFF a de nouveau justifié cette longue période d’interruption par la nécessité de maîtriser les coûts (sans tenir compte de la baisse des recettes d’exploitation puisque ce n’est pas son problème), et a même affirmé que « massifier » ces travaux permettait d’en améliorer la productivité.
Mais sur une ligne qui a été fermée un mois pour renouveler 2,3 km de voie en juillet 2013 et le sera de nouveau en 2015 pour rehausser les quais de Mouy, Hermes et Montataire qui n’auront pas été traités pendant les six prochains mois de travaux, parler de « productivité » nous semble assez osé.
Les discussions sur ce sujet (que nous avions développé lors du précédent Comité) ont tourné court après que D. Beurdeley, qui semble se satisfaire de la planification de ces travaux, ait demandé aux participants de passer au plan de transport de substitution avec sa délicatesse habituelle… Plan de transport qui est de toute façon déjà établi et imprimé à ce jour.

Des inquiétudes ont également été exprimées quant à l’ouverture des gares pendant et après les travaux.
On nous a répondu que les principales gares resteraient partiellement ouvertes avec des amplitudes réduites, mais que le guichet de Montataire sera définitivement fermé après les travaux, alors qu’un agent de circulation (qui a aussi la fonction d’agent commercial actuellement) restera de toute façon nécessaire à l’exploitation de la ligne ! Une situation ubuesque née du découpage de la SNCF en activités distinctes.
D. Beurdeley a estimé que la SNCF devait revoir sa copie, et nous ne pouvons que l’approuver sur ce sujet. A voir si cela sera suivi d’effets.

Creil  – Compiègne – Saint-Quentin :

Des travaux de mise en accessibilité des quais de Noyon vont provoquer des interruptions de circulation entre Compiègne et Tergnier durant trois week-ends en octobre/novembre 2014.

Un renouvellement de la voie entre Jaux et Ribécourt sera également effectué à partir du 19 janvier 2015.

Paris – Creil – Amiens :

En 2015, les quais de Clermont et Saint Juste en Chaussée seront également adaptés aux personnes à mobilité réduite, avec des substitutions par cars pendant cinq week-ends.

Un renouvellement des voies est prévu sur le viaduc de Commelles (entre Chantilly et Orry-la-Ville) les premiers week-ends de mai 2015.

Le chantier le plus important de l’année 2015 sera incontestablement le renouvellement total de la voie et du ballast entre Chantilly et Gannes du 8 juin au 3 octobre.
Si les travaux principaux seront effectués de nuit à la suite rapide (train qui permet de traiter environ 800m de linéaire par nuit), les limitations temporaires de vitesse mises en place entraineront une augmentation du 13 minutes du temps de parcours et pourront avoir des conséquences sur le plan de transport.


3 – L’information

L’information en gare et dans les trains est encore jugée insuffisante ou en tout cas inégale en situation perturbée, même si des progrès ont été constaté.
Un habitant de Liancourt souhaite que la SNCF améliore sa réactivité en cas d’incident, y compris au Nord de Creil, pour que les agents soient en mesure d’en annoncer rapidement et avec certitude les conséquences.


4 – Débats sur le Service Annuel 2015 : de l’écoute, mais peu d’avancées

D. Beurdeley a, dès le début de la réunion, rappelé que la Région ne pouvait pas répondre à toutes les demandes car elle doit tenir compte des contraintes d’exploitation (saturation de la ligne entre Creil et Paris) et composer avec ses ressources économiques dans un contexte de baisse des dotations de l’Etat.

Plusieurs sujets ont donc été soulevés :

– Des haltes restent sans desserte (cas de Villers-Saint-Paul ou Jaux) pendant plusieurs heures alors que des TER « omnibus » passent sans s’y arrêter.
LUTECE estime qu’il est important de proposer une offre crédible aux usagers de ces gares pour lutter contre la saturation des accès aux grandes gares et de leurs parkings.
Même s’ils nous rappellent que certaines de nos demandes d’arrêts supplémentaires dans ces gares ont été acceptées, nos interlocuteurs semblent une nouvelle fois plus enclins à caricaturer nos propos qu’à mettre en place une desserte périurbaine digne de ce nom.

– Un usager déplore l’absence d’association sur Clermont. Nous lui répondons que les associations et les collectifs existent et qu’il ne tient qu’à lui d’en faire partie.
A ce sujet, Christiane Dupart a demandé que des tableaux d’affichage puissent êtres utilisés par les associations et les collectifs dans chaque gare.

– La desserte de Clermont, dont les arrivées à Paris des semi-directs le matin seront décalées d’environ 30 minutes est évoquée par des contributeurs du collectif SNCFvamtuer.
Il s’agit là, selon la Région et de la SNCF, d’un changement qui va pénaliser certains usagers mais en avantager d’autres, tout le monde n’ayant pas les mêmes horaires de travail ni le même temps de parcours entre Paris-Nord et son entreprise.
Cela illustre à la fois la difficulté de construire une grille horaire adaptée au plus grand nombre d’usagers (tous n’ont pas les mêmes besoins et les trains ne peuvent pas tous arriver aux même horaires), et la situation précaire des navetteurs longue distance, dont la fréquence de desserte relativement faible les rend très vulnérables aux changements de plans de transport, qui ne peuvent pourtant pas êtres gravés dans le marbre.
Une dégradation nette et incontestable pour les usagers de Clermont et Saint-Just existe cependant le soir :
Comme la matin, les sillons semi-direct sont décalés, mais le train omnibus, qui partira de Paris trois minutes derrière ce dernier, n’a plus d’intérêt pour eux. La solution pour profiter de deux trains par heure réside dans l’utilisation du semi-direct pour Saint-Quentin en correspondance à Creil pour Amiens, mais la rupture de charge est évidemment un désagrément.
Pire encore, plus aucun train ne permettra à ces usagers de rentrer chez eux au départ de Paris entre 18h07 et 19h04.
L’activation du TER Creil 19h07 – Amiens 20h07 réclamée par LUTECE, qui aurait permis une correspondance à Creil, n’est pas techniquement faisable car la rame est utilisée par le 19h04 au départ de Paris que TER va effectuer pour palier l’absence d’Intercités sur ce créneau.
Un usager de Clermont, contributeur du collectif, a quant à lui réclamé un arrêt supplémentaire à Clermont sur l’Intercités de 19h31, mais sa faisabilité et l’opportunité de cette demande reste à étudier.

Les villes situées entre Creil et Compiègne, notamment Pont et Rieux, perdent les avantages dont elles avaient bénéficié à la mise en place du cadencement : arrêts supprimés pour Rieux, moins bonne répartition des arrêts à Pont, donc moins de trains vraiment utiles aux usagers de ces gares.

La desserte des villes moyennes au Nord de Creil le samedi n’est pas satisfaisante, de plus en plus d’employés étant appelés à travailler le week-end.
Les reproches sont les mêmes que pour le service actuel avec quelques dégradations supplémentaires pour certaines haltes : trous d’offres, répartition des trains pas forcément judicieuse mais qu’il est difficile d’améliorer sans pénaliser d’autres usagers… La Région répond qu’elle n’a pas les moyens de mettre des trains supplémentaires en circulation.

– M. le Maire de Boran sur Oise a protesté contre le manque apparent de considération du Conseil Régional pour la ligne Creil – Pontoise, qui peut s’expliquer par le fait que seules trois gares de cette transversale exploitée par Transilien (dont l’autorité organisatrice est le STIF) sont situées en Picardie. En effet, aucun programme de développement de ces gares (accessibilité, information…) n’est prévu, et la grille horaire 2015 n’est disponible nulle part.
Le problème des correspondances à Creil a également été soulevé : le temps d’attente à Creil va par exemple augmenter de 5’ le matin pour se rendre à Paris, les correspondances vers ou depuis Amiens sont inexistantes…
Nous avons rappelé que pour un trajet Boran<>Paris, utiliser un TER en correspondance à Persan est parfois plus intéressant que le passage par Creil.
LUTECE a également permis l’amélioration d’une correspondance à Creil dans l’après-midi (proposition acceptée par le Conseil Régional).

Des demandes défendues avec insistance par LUTECE et le collectif SNCFvamtuer sont toujours à l’étude, certaines ayant été formulées dans un second temps sous forme de contre-propositions suite à des refus pour des raisons techniques ou économiques.
Réponses attendues après les comités d’étoile.

Nous avons également demandé que des comptages de voyageurs soient réalisés après l’entrée en vigueur du SA2015 afin que les compositions des trains qui s’avéreraient sous-capacitaires soient adaptées au plus vite.
D. Normant nous a répondu que des comptages seraient effectués un mois après le changement de service, de manière à laisser le temps aux usagers de « prendre leurs marques ».


5 – Le matériel roulant : quelques bonne nouvelles mais une situation tendue

Les trains d’heure de pointe sur Creil – Paris seront théoriquement assurés en V2N 9 voitures (1370 places) ou en Z26500 2*5c (1140 places).

Une rame double de réserve Z26500 2*4c (900 places) sera positionnée à Creil la matin.

La locomotive de réserve non réversible (qui nécessite donc des manœuvres pour être placée en tête de train V2N avant chaque trajet) sera remplacée par une locomotive réversible en octobre, ce qui permettra de gagner en souplesse d’exploitation.

Nous avons également appris que le forçage des rames V2N en 10 voitures ne sera pas reconduit en raison des contraintes qu’il induit (rame réservée à certains trains). Cette composition ne sera pas forcément regrettée puisqu’elle n’est pas utilisée sur les trains où elle serait la plus utile aujourd’hui…

La mise en service du matériel Régio2N, dont 7 rames ont été commandé par la Région (soit 3 trains longs de 1440 places + une rame de réserve) est prévue pour le Service 2017, sauf retard supplémentaire de livraison.

Pour conclure cette réunion, nous avons insisté sur le fait qu’aucun plan de transport ne pourra améliorer la qualité du service si la fiabilité et la disponibilité du matériel ne sont pas au rendez-vous.
En effet, on nous promet régulièrement de nouveaux plans de maintenance, mais nous attendons toujours d’en constater les résultats concrets sur le terrain.

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