Il a réuni des représentants et responsables du Conseil Régional (D. Beurdeley, A. Ferté), de la SNCF (C. Protin, D. Normant, J. Sanchez) et de RFF (J.-C. Gaubert).
Des associations d’usagers, maires, Cheminots ainsi que leurs représentants syndicaux ont également participé.
1 – Evolution de la production entre 2012 et 2013
Beauvais – Paris
La régularité est en légère hausse sur Beauvais – Paris (+1 ,6%), mais la ligne a connu plusieurs incidents très perturbateurs ces derniers mois.
Le problème des trains courts se pose également sur cet axe, notamment sur le 7h40 au départ de Beauvais, dont la composition théorique (4 caisses) est notoirement insuffisante, ce qui oblige des usagers à voyager debout dès Chambly et provoque des tensions entre utilisateurs à Persan.
Aucune amélioration n’est prévue pour le Service Annuel 2015 puisque seuls des trains de 4 ou 8 voitures pourront circuler sur la ligne pour éviter les compositions de 9 caisses qui occasionnent des voitures hors-quai.
L’application stricte de la réglementation sur les voitures hors-quai par la SNCF, qui étaient jusqu’à présent tolérées, va en plus augmenter les contraintes d’échange de matériel avec la ligne Paris-Creil. Faut-il y voir une conséquence néfaste de la suppression du chef de bord qui ne sera plus systématique là pour assurer la sécurité des voyageurs ? Pas selon la SNCF…
La fréquentation des trains a augmenté de 7,2% sur la même période, ce qui est une bonne nouvelle mais amplifie les problèmes de saturation à certaines heures.
Creil – Beauvais
La régularité de cette ligne reste stable mais la fréquentation a reculée de 3,3%, ce qui peut s’expliquer par les périodes d’interruptions dues aux travaux.
Beauvais – Abancourt – Le Tréport
Une chute de la régularité de 26% liée au délabrement de la voie et malgré l’application d’un nouveau plan de transport avec des temps de parcours rallongé.
Des Limitations « Temporaires » de Vitesses à 60 et 40 km/h sont en effet mises en place sur certaines zones depuis le 22 décembre 2013.
La SNCF n’est pour l’instant pas en mesure de nous communiquer l’évolution de la fréquentation depuis décembre, mais des usagers et maires ont constaté que beaucoup d’utilisateurs reprenaient leur voiture.
Ce sujet est détaillé dans la rubrique travaux du compte-rendu.
2 – Les travaux et l’avenir des lignes
Creil – Beauvais
Comme cela a été évoque lors des deux derniers Comités d’Etoile de Creil, la ligne sera fermée 6 mois à partir de juillet pour rénover les quais et deux ponts.
Les plans de transports, qui incluent des cars de substitution omnibus et semi-directs sont téléchargeables ici : Travaux TER Picardie
Plusieurs interrogations sont soulevées sur la vente de billet, les contrôles à bord des cars et leur capacité.
D’après D. Normant et C. Protin, les chauffeurs de bus pourront délivrer et contrôler les titres de transport.
Deux cars de réserve seront positionnés à Mouy les 15 premiers jours des travaux pour palier au risque d’affluence imprévue. Le plan de transport pourra être ajusté en fonction des besoins.
Il est donc important que les usagers nous fassent remonter rapidement tout dysfonctionnement.
J.C. Gaubert de RFF répond à notre crainte de subir une nouvelle période de fermeture en 2015 pour moderniser les quais de Montataire, Mouy et Hermes : ces travaux devraient êtres effectués de nuit et le week-end, mais ne sont pour l’heure pas complètement planifiés.
Des questions sont également posées sur le projet de développement de la ligne par la construction de voies d’évitement longues qui semble être au point mort.
Faute de budget, ces travaux qui auraient permis d’améliorer l’offre (à condition que la Région soit en mesure de financer des circulations supplémentaires) et la fluidité du trafic devront attendre encore plusieurs années, mais restent envisagés dans la perspective de l’arrivée de la liaison Picardie-Roissy.
Un usager rappelle que la ligne était anciennement à double voie sur toute sa longueur. C’est en effet le cas de nombreuses lignes à voie unique et nous payons aujourd’hui les erreurs du passé.
Beauvais – Abancourt – Le Tréport
Malgré le discours rassurant de D. Beurdeley, la ligne est menacée par sa vétusté et son absence d’entretien qui conduisent à limiter la vitesse des trains depuis décembre 2013.
Les travaux entrepris dernièrement par RFF n’apportent aucune amélioration puisqu’ils se limitent à l’enfouissement de câbles… Etait-ce vraiment la priorité ?
RFF ne disposerait pas des moyens financiers et humains pour effectuer les travaux urgents de remise en état de la voie.
Le Gestionnaire d’Infrastructure (RFF) ne prendra pas non plus en charge une régénération nécessaire à la pérennisation de la ligne. La Région est donc invitée à mettre la main à la poche ou à attendre que la ligne ferme définitivement !
Comme l’avait fait A. Ferté avec qui nous avions discuté de ce sujet en janvier, D. Beurdeley nous a confirmé la volonté du Conseil Régional de maintenir la ligne en l’inscrivant au prochain Contrat Plan Etat-Région, volonté qui serait partagée par la Haute-Normandie.
L’Etat serait cependant rétissant à cette idée, mais il fallait s’y attendre.
Une étude a été cofinancée par les deux Régions en 2012, elle a permis d’établir plusieurs scénarii pour sauver la ligne. Celui retenu consiste en une régénération complète de la voie évaluée à 63 M€, mais tout va bien puisque D. Beurdeley estime que la ligne n’est pas menacée… Nous aimerions partager son optimisme.
3 – « Expérimentation » des TER sans contrôleur
Les débats se sont ensuite focalisés sur cette mesure qui prendra effet le 6 juillet sur Beauvais – Paris, qui suscite toujours de vives protestations de la part des élus locaux et des usagers (un seul y étant favorable).
J. Sanchez estime qu’il n’y a pas d’inquiétudes à avoir puisque les trains circulent depuis des années sans contrôleur en Ile de France. Mais la situation est bien différente puisque nos lignes s’étendent sur des distances bien plus importantes, avec des gares plus éloignées et souvent sans personnel.
L’absence d’agent dans les trains est d’ailleurs dénoncée par les usagers des lignes de grande banlieue qui souffrent du manque d’information et des incivilités quotidiennes.
Au delà des problèmes de sûreté évoqués par des habitués de la ligne et le Maire de Méru, des Cheminots ont rappelé que les missions premières des chefs de bord sont d’assurer la sécurité ferroviaire (le conducteur seul ne pouvant pas appliquer certaines procédures dans de bonnes conditions) et le service aux usagers (information, prise en charge en cas de perturbation, vente de billets…).
Une personne à mobilité réduite se demande comment elle pourra continuer à se déplacer sans les contrôleurs qui l’ont souvent aidée en gare.
D. Beurdeley affirme qu’il n’y aura pas d’expérimentation sur d’autres lignes. Nous prenons donc note en nous rappelant qu’il n’y a pas si longtemps, il n’était pas question selon lui de faire circuler des trains sans contrôleur en Picardie.
Des Cheminots entendent faire valoir leur droit de retrait début juillet puisqu’ils estiment comme nous, que cette mesure va dégrader le niveau de sûreté et de sécurité des usagers et du personnel.
La pétition des associations et collectifs d’usagers Picards qui a recueilli 3770 signatures a été remise aux représentants du Conseil Régional pendant le Comité d’Etoile.
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