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Rapport Spinetta : nos trains sont en danger !

19 février 2018 | Posté par Alexis dans Actualités

Communique de la FNAUT Hauts-de-France

Le rapport Spinetta intitulé « l’avenir du transport ferroviaire » vient d’être présenté et servira de base avec le rapport Duron à la loi d’orientation des mobilités qui sera discutée au parlement.

La Fnaut Hauts de France exprime la plus vive inquiétude face au diagnostic et aux préconisations de ce rapport centré sur la question financière et qui fait fi de la dimension environnementale, de l’aménagement du territoire et du service à la population.

D’après ce rapport le ferroviaire n’est pertinent que « quand les flux sont massifs », c’est-à-dire plus précisément dans deux types de cas : « zones urbaines et périurbaines denses », et « liaisons rapides entre grandes agglomérations comprises entre 1 et 3h ».
Cette vision du transport ferroviaire est particulièrement réductrice puisque fondée uniquement sur la rentabilité. Elle est par ailleurs contestable puisque, d’une part le train reste pertinent au-delà de 3h et que, d’autre part, la faiblesse d’utilisation et le manque de rentabilité de certaines lignes s’explique par l’insuffisance de l’offre et la mauvaise qualité de service.

Quelles seraient les conséquences pour les Hauts de France ?

Des liaisons ferroviaires directement menacées et dont la fermeture est envisagée, voire recommandée à des fins d’économie.

1) « Petites lignes » à faible fréquentation (moins de 20 trains par jour) :
Laon <-> Hirson ; La Ferté-Milon <-> Fismes <-> Reims ; Le Tréport <-> AbbevilleLourches <-> Valenciennes ; Lille <-> Comines ; L’étoile ferroviaire de Saint-Pol-sur-Ternoise (vers Etaples – Le Touquet, Béthune et Arras).

2) « Petites lignes » à fréquentation plus élevée (plus de 20 trains par jour) :
Laon <-> Soissons <-> Crépy-en-Valois ; Douai <-> Cambrai ; Amiens <-> Compiègne ; Lille <-> Béthune.

Le rapport Spinetta ne se contente pas de stigmatiser les petites lignes, il s’interroge aussi sur le maintien de lignes secondaires dont il considère que le trafic serait trop faible. Seraient concernées des liaisons telles que Amiens <-> Ham <-> Tergnier <-> Laon ; Laon <-> Reims ; Amiens <-> Abbeville <-> Boulogne <-> Calais ; Amiens <-> Rouen.

Depuis 1960, de nombreuses lignes secondaires ont été supprimées au détriment du maillage du réseau, donc des « transports du quotidien » pour les habitants des villes petites et moyennes, et ce sans rétablir la santé financière du rail. Le résultat en a été le report sur la voiture entraînant l’engorgement des routes et des centre-villes.

 La FNAUT Hauts de France s’oppose à cette contraction radicale de l’offre ferroviaire qui remettrait en question l’égalité entre les territoires, le droit à la mobilité et à un environnement durable.

Quelles seraient, pour les auteurs de ce rapport, les solutions pour les régions soucieuses de l’aménagement du territoire et du devenir des populations ?

Mettre à la charge exclusive des régions les petites lignes qu’elles souhaiteraient maintenir y compris en reniant les engagements de l’Etat prévus dans le cadre des Contrats de plan état région déjà signés ! Ce qui tue immédiatement tous les travaux non encore réalisés (Etaples St Pol, Pont de Bois Orchies , etc.).
Spinetta conseille même, un comble ! d’augmenter les redevances des TER, « pour responsabiliser les régions » alors que l’on sait que les régions n’ont pas les moyens financiers suffisants à cause du désengagement de l’Etat.

Pour la FNAUT, l’introduction de la concurrence pour l’exploitation des trains TER, à condition qu’elle soit mise en place sous forme de délégation de service public peut être positive mais le rapport préconise une libéralisation dangereuse des services TGV et Intercités sous forme exclusive de l’accès libre. Ces dernières modalités doivent être revues afin de garantir une consistance satisfaisante de l’offre et ne pas délaisser les liaisons dites peu rentables.

La FNAUT Hauts de France appelle les usagers, les agents SNCF, les élus à se mobiliser pour que ce rapport tout à fait contestable soit remis en question et que le gouvernement en rejette les propositions dangereuses pour l’avenir de notre territoire et la qualité de vie de ses habitants.

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