Depuis le 6 juillet, des TER circulent sans accompagnement (conducteur seul) sur la ligne Beauvais – Paris.
Cette mesure, proposée par la SNCF et approuvée par le Conseil Régional malgré les vives protestations des usagers et des cheminots est présentée comme un « nouveau schéma de service » visant à maîtriser les dépenses tout en rendant les contrôles plus efficaces.
Mais contrairement à ce qu’affirme la SNCF, il ne s’agit pas d’un « redéploiement du personnel » dans le but d’améliorer le service mais bel et bien d’une réduction des effectifs, près de la moitié des agents de Beauvais assurant le service voyageur à bord des trains et la lutte anti-fraude ayant en effet été muté.
Le but de cette mesure est donc de faire des économies au détriment de la qualité de service et de la sécurité.
Après avoir déclenché un droit d’alerte en octobre 2013 puis déposé un préavis de grève en février 2014, de nombreux conducteurs de la ligne exercent aujourd’hui leur droit de retrait estimant que les conditions de sécurité ne sont plus réunies.
Ils s’appuient pour cela sur un rapport d’expertise pointant la mauvaise préparation du projet et la sous-estimation des risques générés par cette réforme qui est qualifiée, dans ce document, de « facteur de risque majeur » pour les conducteurs.
De plus, plusieurs incidents matériels qui n’auraient pas eu de conséquence avec la présence d’un chef de bord (problème de contrôle des portes, système de retour vidéo hors service…) ont provoqué des retards de plus d’une heure et conduit les voyageurs à s’entasser dans des trains trop courts.
L’absence de contrôleur interdit également la circulation de trains longs composés de deux rames de 4 et 5 voitures sur la ligne en raison de la longueur des quais, ce qui fragilise la régularité en introduisant de nouvelles contraintes d’exploitation.
C’est donc la double peine pour les usagers qui subissent de plein fouet les conséquences de cette réforme dont la plupart ne veulent pas !
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