Le Comité Régional TER (CORETER) de Creil s’est tenu le 20 mai 2019 de 18h à 20h.
Etaient présents à la tribune :
M. Lahoud (Direction Transports HdF), F. Cagnon (Responsable offre Direction Transports TER HdF), D. Rumeau, M. Martin et A.-S. Fontaine (Conseillers Régionaux), J.-P. Martin (SNCF Mobilités) et Y. Dubreucq (SNCF Réseau).
Les Elus régionaux ouvrent la réunion en rappelant les engagements du Conseil Régional : pas de fermeture de lignes et le redressement de la qualité de service avec malheureusement sur ce dernier point, une réalité qui est pour l’instant loin d’être conforme au slogan repris par X. Bertrand.
Ils entament ensuite une présentation de la nouvelle gamme tarifaire et de la billétique que la Région met progressivement en place :
– Pour les usagers occasionnels ou réguliers, plusieurs tarifs réduits ainsi que la carte de réduction « Ma Carte TER Hauts-de-France » dont 33 000 exemplaires ont déjà été vendus au 14/05/19.
– Pour les usagers fréquents ou quotidiens, de nouveaux abonnements qui procureront les mêmes avantages que l’actuel Picardie Pass Actif mais sans nécessiter d’attestation employeur. Nous avions en effet signalé que l’obligation de présenter cette dernière pour obtenir le pass excluait une partie des travailleurs, notamment les plus précaires.
– Le déploiement de la carte multimodale « Pass Pass » qui existait déjà en ex-Nord Pas de Calais.
Les usagers expriment plusieurs critiques concernant la tarification (lire notre courrier adressé au Conseil Régional) :
– L’interdiction d’utiliser la carte de réduction TER HdF sur les trajets au départ ou à l’arrivée des gares des Hauts-de-France desservies uniquement par les trains Transilien de l’Ile de France, alors que ces gares sont situées hors périmètre du pass Navigo.
– Des incohérences tarifaires pointées notamment par Michel Magniez (Fnaut HdF) qui rendent les trajets inter-régionaux très complexes.
Les Elus Régionaux reconnaissent que des accords doivent être trouvés avec les Régions limitrophes mais précisent toutefois que cela pourrait prendre quelques mois.
Nous regrettons vivement ce manque d’anticipation alors que nous avions évoqué ces sujets en réunion alors que la nouvelle carte était en cours d’élaboration.
Les Elus apportent ensuite des précisions quant aux matériels qui remplaceront les rames Corail assurant les ex-trains Intercités, aujourd’hui repris par la Région :
– 10 rames Régiolis commandées par l’Etat, avec un aménagement spécifique, sont en cours de livraison pour prendre la relève des anciennes locomotives sur la liaison Paris <> Boulogne (qui sera pour l’occasion prolongée jusqu’à Calais). Leur livraison doit s’achever fin 2019
Ces rames sont capables de circuler aussi bien en mode électrique que thermique, ce qui évitera le changement de locomotives à Amiens. Elles comportent 300 places assises + 24 strapontins, soit 600 sièges fixes lorsqu’elles circuleront en trains de deux rames.
– 19 rames Omnéo/Régio2N financées principalement par l’Etat et commandées par la Région qui bénéficieront d’un haut niveau de confort (contrairement à celles qui sont déjà en circulation).
Elles seront mises en service en 2022 et 2023 sur Amiens <> Paris et Maubeuge / Cambrai <> St-Quentin <> Paris.
La configuration à 2 niveaux va permettre d’augmenter sensiblement le nombre de places assises par rapport aux rames Corail tout en augmentant également l’espace entre les sièges. Chaque rame sera équipée de 463 places assises fixes et de 94 strapontins, soit 926 sièges fixes dans le cas des circulations en rames doubles.
Remarque de A. Cosma (LUTECE) : si ces trains neufs seront les bienvenus pour améliorer la régularité et que les Régio2N semblent bien correspondre aux besoins, l’arrivée du Régiolis va entrainer une réduction d’environ 100 places assises dans les trains Paris <> Boulogne, ce qui est loin d’être anodin !
Il déplore que la Région et la SNCF n’aient pas prévu d’assurer les trains les plus chargés avec 3 rames, comme cela est le cas avec les Régiolis de Paris <> Laon.
Nous n’aurons que des éléments de réponse incorrects ou évasifs des élus régionaux, qui tentent de nous assurent que tout a été étudié. Ce n’est pas très convaincant !
Y. Dubreucq présente ensuite les travaux sur le réseau, avec de fortes perturbations à partir de septembre 2019 :
– La gare de Creil sera totalement fermée au trafic ferroviaire les 9, 10 et 11 novembre afin de mettre en service les équipements qui vont permettre de contrôler l’ensemble des aiguillages et de la signalisation de la gare depuis le poste de commande centralisé de Saint-Denis.
– A partir de septembre, les circulations seront interrompues plusieurs week-end autour de Compiègne dans le cadre d’un chantier de renouvellement des aiguillages.
– De nombreuses semaine de travaux de nuit sont prévues, notamment pour rénover la caténaire et des passages à niveau entre Creil et Saint-Quentin.
En ce qui concerne travaux des gares, des études sont en cours de finalisation pour le bâtiment voyageur de Compiègne, construit sur un terrain instable, qui doit être entièrement reconstruit en 2020/2021.
La création de pôles multimodaux et de parkings supplémentaires sont également à l’étude à Chantilly et à Pont Ste Maxence.
A. Cosma regrette l’absence de précisions concernant la mise en accessibilité des quais de ces gares, ainsi que ceux de Creil. Outre les personnes en fauteuil roulant, de nombreux usagers éprouvant des difficultés à se déplacer ou utilisant des poucettes ont toutes les peines à accéder aux quais et attraper leurs correspondances faute d’ascenseurs.
Il s’inquiète également de la saturation de l’unique de souterrain de Compiègne : la création d’une passerelle, qui est envisagée, lui semble insuffisante pour remédier au problème.
On sait par expérience que les passerelles, qui comportent systématiquement plus de marches que les souterrains, sont peu empruntées lorsque les deux moyens de franchissement des voies sont disponibles.
M. Martin répond que le nature du terrain rend difficile la construction d’un second souterrain à Compiègne.
De nombreux intervenants prennent la parole après cette présentation :
Horaires et perturbations :
Une usagère de Noyon fustige la manque de trains sans correspondance entre Noyon et Paris. Elle évoque des habitants « extrêmement fatigués » par les horaires inadaptés et les retards incessants, dont beaucoup finissent par déménager.
C. Dupart (Fnaut HdF) abonde en sens et exprime le souhait que la desserte des gares moyennes, qui était malmenée par Intercités, soit améliorée.
Sont également évoqués par plusieurs usagers, les problèmes de trains courts aux heures de pointe et la mauvaise gestion des évènements météorologiques qui donne un sentiment d’abandon aux usagers.
Nos interlocuteurs rappellent que les horaires sur le Sud de la Région ne pourront pas changer dans l’immédiat en raison des travaux qui vont considérablement impacter les circulations en Gare de Nord jusqu’en 2024 et que l’arrivée des nouveaux trains devrait à terme permettre des améliorations.
C. Dupart rappelle à son tour que les représentants des usagers souhaitent être associés au travail sur les horaires et non être mis devant le fait accompli !
M. Magniez et A. Cosma ont plusieurs remarques concernant des modifications d’horaires prévues à plus court terme :
– Le dernier trains Paris – Amiens, qui part actuellement à 22h28, serait avancé à 22h07 selon le projet horaire 2020. Un telle réduction d l’amplitude horaire serait inacceptable.
F. Cagnon semble s’être emmêlé les pinceaux en nous répondant, mais selon un récent échange écrit, l’horaire de ce dernier train n’est pas encore confirmé. Affaire à suivre de très près donc.
– Le dernier train Paris – St-Quentin (22h34) sera quant à lui rendu terminus Creil et remplacé par des autocars directs et semi-directs entre Creil et St-Quentin sur toute la période du Service 2020 en raison des travaux évoqués précédemment. La modification d’horaire du 21h34 annoncée par F. Cagnon ne sera pas effective d’après notre dernier échange de mails.
Une bonne nouvelle cependant : un train Amiens – Paris supplémentaire, avec arrêts à Longueau, St-Just, Clermont et Creil, devrait enfin être mis en circulation en milieu de matinée en semaine, pour une arrivée à 11h29. C’était l’une des demandes que nous portions depuis 2015 !
Guichets et services en gare :
Plusieurs usagers et responsables associatifs dénonce la numérisation à outrance de la SNCF qui exclu les personnes ne disposant pas de smartphone.
Des cheminots expriment par ailleurs leur mal être par rapport à cette politique : le nombre insuffisant de guichets ouverts, la complexité tarifaire ainsi que les dysfonctionnements très fréquents créent de fortes tensions entre les agents et les usagers.
La Région précise qu’elle refuse les fermetures de guichets mais que le convention actuelle ne lui permet pas de maitrises complètement le nombre de guichets ouverts dans chaque gare.
J. P. Martin objecte quant à lui que, s’il n’est pas question de retirer toute présence humaine, les métier doivent évoluer vers plus de polyvalence et la SNCF doit suivre l’évolution de la société et maîtriser ses coûts. Il évoque également la très faible utilisation de certains guichets.
Laisser un commentaire