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Compte Rendu du Comité Régional TER de Creil du 17 novembre 2016

19 novembre 2016 | Posté par Alexis dans Actualités

Etaient présents :
Pour le conseil Régional : D. Rumeau, F. Massau , F. Cornier (Directeur Transports HDF) et J. Covet (chargé d’offre TER Picardie).
Pour la SNCF : Y. Dubreuq et J-Y. Dareaud (SNCF Réseau), D. Normant (Directeur TER Picardie), A. Montera et D. Carlier (Intercités), E. Gérard (Responsable de Ligne Paris – St-Quentin), E. Gastan (Responsable de Ligne Etoile de Beauvais).
Sont intervenus au nom des associations et des collectifs d’usagers : C. Dupart (Présidente FNAUT Hauts-De-France), A. Cosma (Président LUTECE), Bernard (représentant SNCFvamtuer et IDR80 de Clermont), M.-N. Gouberville (Membre LUTECE Laigneville), P. Marx (Membre LUTECE Liancourt), J.-L. Gueudet (Membre LUTECE Compiègne), V. Lacherade (Membre LUTECE Villers St Paul).

Plusieurs élus locaux étaient également présents dans la salle.

La réunion est ouverte par un discours de D. Rumeau qui rappelle que l’organisation de 8 comités d’étoiles (devenus « CORETER ») sur l’ex-territoire picard était trop difficile pour 2016 (ceux de Beauvais et de Compiègne n’auront donc pas lieu cette année) mais il confirme un retour à l’ancienne formule pour 2017.
Nos protestations n’y sont sans doute pas étrangères…

De nombreux chiffres sont succinctement présentés, nous retiendrons les suivants :
– Le coût d’exploitation annuel des TER Hauts-De-France représente un montant annuel de 544 M€, payé par la Région à la SNCF (hors investissements)
– 18 335 montées sont comptabilisées quotidiennement à Creil
– 66 gares sont fréquentées par moins de 10 usagers par jour
– 2/3 des trajets sur le « Y » Picard (Amiens – Paris / Saint-Quentin – Paris) concernent des déplacements vers Paris
– Les dédommagements déclenchés par la Région suite à la mauvaise régularité ou aux retards supérieurs à 2h ont coûté 1 325 750 € en 2015. Ils s’appliquent quelque soit la cause des retards depuis janvier 2016.
– L’opération « ETer » (Aller-retour à 2€ vers des destinations touristiques des Hauts-De-France) a été très populaire en 2016 puisque 110 000 billets ont été vendu. La Région souhaite donc continuer à la développer.

D Rumeau annonce que les 7 nouvelles rames Régio2N de 720 places assises, soit 1440 en train long de deux rames, seront intégralement livrées en 2017 (soit 4 ans après leur commande). D. Normant (Directeur TER) précise que ces trains, qui seront les TER les plus capacitaires de France, circuleront en priorité sur Creil <> Paris, St-Just <> Paris et Compiègne <> Paris.
Cela est plutôt rassurant car l’aménagement intérieur qui est prévu pour maximiser le nombre de sièges, n’est absolument pas conçu pour les longs trajets.

Le Conseiller Régional revient sur l’un les sujets de prédilection de la nouvelle Région : la sûreté et la lutte anti-fraude :
Renforcement de la présence humaine (agents de surveillance) après 20h sans les trains et dans les gares, « vidéo protection » reliée à des centres de supervision, amélioration du recouvrement des amendes…
Plusieurs usagers objectent que des caméras ne protègent pas et que la présence d’agents reste dans tous les cas primordiale, tant du point de vue de la sécurité que du service. Un retour d’expérience de la suppression des chefs de bord sur Beauvais <> Paris est demandé.
D. Normant répond qu’il n’y a pas eu de dégradation de la sûreté sur cette ligne mais précise qu’il n’existe actuellement aucun moyen de visionner à distance et en temps réel les caméras des trains.

L’évolution des horaires de la ligne Paris – Compiègne – St-Quentin est ensuite présentée, elle a pour but de mieux répartir l’offre (se reporter à nos précédents articles pour plus de détails).
Ce qui est souvent annoncé (et encore ce soir) comme des trains supplémentaires consiste en fait à modifier les horaires à nombre de trains et d’arrêts constants, ce que nous n’avons pas manqué de faire remarquer à D. Rumeau.

Y. Dubreuq (SNCF Réseau) intervient ensuite sur les travaux :
– A Creil, le renouvellement des aiguillages va se poursuivre avec 14 week-ends d’interruption partielle du 25/03 au 27/08/2017. En parallèle, SNCF Réseau mène des travaux de développement prévus au Contrat Plan Etat-Région, notamment la remise en service la voir 4 (le long du quai de la Voie 2) pour y recevoir des navettes Creil <> Compiègne sans incidence sur la branche Amiens ainsi que l’allongement du quai de la voie 5 et des modification de signalisation pour y recevoir 2 train à la fois.
– La ligne Creil <> Beauvais sera de nouveau fermée du 09/0 au 01/09/2017 afin de mettre en accessibilité les quais de Montataire, Mouy-Bury et Hermes-Berthecourt
Les quais de Méru seront mis en accessibilité. 5 week-ends d’interruption des circulations seront nécessaires à ce chantier.

La parole est ensuite donnée aux usagers

Sur le sujet des travaux, A. Cosma (Président de LUTECE) trouve positif que la ligne Creil – Beauvais ne soit pas délaissée mais il déplore cette nouvelle longue période de fermeture pour des travaux relativement modestes alors que cette ligne a été coupée 2 mois en 2013 et 7 mois 2014/2015, sans compter les week-ends de fermeture en 2016, tout cela pour un résultat très décevant :
Les suppressions de trains (généralement par manque de conducteurs) sont nombreuses et surtout, des déformations de la voie ont conduit à la mise en place de 2 limitations de vitesse à 40 km/h, l’une depuis le 15 juin et l’autre depuis le 10 octobre.
Ces limitations de vitesse qui se traduisent actuellement par de nombreux retards de 5 à 10 minutes vont donner lieu à une modification de la grille horaire à partir du 21 novembre.
Il demande donc d’une part que la voie soit remise en état au plus vite afin de permettre le retrait ou le relèvement des limitations de vitesse et d’autre part, que la fermeture de cet été soit mise à profit pour consolider durablement la plateforme ferroviaire.
Il serait en effet inacceptable que les usagers soient de nouveau pénalisés par des limitations de vitesse quelque mois après les travaux !

SNCF Réseau, qui avait pu préparer sa réponse puisque nous avions préalablement évoqué ce sujet par mail, fourni les éléments suivants :
– Une première réparation (bourrage mécanique) sera effectuée à Heilles dans la nuit du 22 au 23 novembre. Elle devrait permettre, après une période de surveillance, la levée d’une des limitations temporaires de vitesse en février. D. Normaux précise que les horaires modifiés s’appliqueront jusqu’à la fin de cette période.
– La lavée de la limitation à 40 km/h sur 1km de Villers St-Sépulcre nécessite des travaux plus lourds du fait de l’instabilité de la plateforme argileuse dans une zone humide. Cette zone sera traitée durant l’été.
– Un contrôle de l’ensemble de la ligne va être effectué. Cependant, étant donnée la nature des zones traversées, il est impossible de garantir l’absence de nouvelle restriction temporaire de vitesse dans les mois ou dans les années à venir.

Au sujet des modifications d’horaires sur Paris – St-Quentin, A. Cosma reconnaît que les changements qui s’appliqueront à partir du 11 décembre vont dans le bon sens, notamment le prolongement à Compiègne du sillon 18h22, puisqu’ils permettront d’améliorer (enfin !) les conditions de trajet dans le TER de 18h34 Paris – St-Quentin (847927), train très structurant qui permet des correspondances vers les lignes Creil – Amiens et Creil – Beauvais.
Cependant, ces modifications impliquent d’avancer de 9 minutes le départ du 18h49 Paris – Compiègne afin d’y reporter certains arrêts de l’actuel 18h37, ce qui va générer le report d’une partie des usagers pour Orry et Chantilly sur le 19h07 Paris – Amiens alors que ce train court de 5 voitures est déjà saturé !
Un renforcement de la composition du 19h07 est donc absolument nécessaire si la SNCF ne veut pas, une nouvelle fois, corriger des problèmes en en aggravant un autre.

Malheureusement, à l’heure actuelle, il n’est pas établi que la composition du 19h07 puisse être renforcée d’après D. Normant (alors que nous le demandons régulièrement depuis près de 2 ans et avons proposé plusieurs scénarii pour disponibiliser des rames).

Une usagère de Pont-Ste-Maxence rebondit sur le sujet en regrettant que ces nouveaux horaires vont créer un trou d’offre plus important en fin de pointe pour Pont, dont la desserte à été particulièrement détériorée par le Service 2015 (ce que nous ne pouvons que confirmer), puisqu’il n’y aura plus de départ entre 18h40 et 19h34.
D. Normant répond que les horaires sont très contraints par la saturation de la ligne et de la Gare du Nord et qu’il est impossible de satisfaire tout le monde.

A. Cosma estime qu’il est possible maintenir le départ Paris – Compiègne à 18h49 en créant un train Creil – Compiègne à 19h10 (en correspondance avec le 18h34), à l’image des omnibus Creil – Amiens, pour y reporter la desserte des petites gares. Cette solution nécessite certes la mise en circulation d’un train supplémentaire mais avec un matériel de capacité modeste, plus facilement disponible, sans saturer la Gare du Nord. La décision de mener une étude de faisabilité revient cependant à la Région.

Plusieurs usagers s’interrogent sur la réelle connaissance et prise en compte de la SNCF sur les conditions de transports « exécrables » qu’ils subissent.
Une usagère ajoute que de pus en plus de salariés quittent la Région ou envisagent de le faire pour ne plus subir les galères quotidiennes des transports.
D. Normant répond que la SNCF en tient compte mais que le parc de matériel dimensionné au plus juste impose de raccourcir régulièrement les trains pour ne pas avoir à en supprimer. L’arrivée des nouvelles rames Régio2N a justement pour but de disposer de rames supplémentaires de très forte capacité.

C. Dupart (Présidente FNAUT Hauts-De-France) intervient concernant la gare de Creil : elle est satisfaite de la poursuite du projet Picardie – Roissy mais déplore qu’il faille attendre les travaux de ce barreau sans cesse repoussés pour améliorer les conditions d’attente des usagers en gare de Creil.
En effet, il est inconcevable qu’une gare de cette importance ne dispose pas d’un minimum d’équipements (WC, bulle info…). De plus, l’installation de lignes de contrôle automatisées ne doit pas être un prétexte pour réduire la présence humaine, qui est déjà insuffisante dans cette gare.

Plusieurs usagers et élus critiquent vivement l’état des quais et le manque d’équipement dans les petites gares, à l’image de Laigneville dont le Maire attend toujours les travaux promis !
F. Cornier précise que ces travaux vont commencer début 2017 et comprendront l’installation de nouveaux abris et la réfection des quais, qui seront goudronnés.

Un usager de Clermont déplore des malfaçons lors de la construction de la passerelle : sol glissant, eau stagnante, ruissellement long de la structure… Il s’étonne également de l’absence d’écran sur le quai central et de l’attente excessivement longue pour la mise en service des ascenseurs.
Ce dernier problème est également soulevé par le Maire de Noyon : les ascenseurs installé depuis 1 an ne sont toujours pas ne service !
Les procédures d’homologation sont assurément à revoir !

Plusieurs usagers ont déploré le manque de train dans les petites gares, en particulier le week-end alors que de plus en plus de salariés travaillent le week-end ou en horaires décalés. La Région doit revoir l’offre en conséquence mais cela ne semble pas envisagé à court terme… Question de coût.

Bernard (usager de Clermont) intervient au nom de IDR80 pour demander des nouvelles du nouveau matériel Intercités dont le déploiement était initialement prévu sur Boulogne – Paris.
Intercités répond que l’Etat a décidé de réaffecter le matériel commandé à d’autres lignes, et que cela n’est pas vraiment un scoop, ce qui a l’air d’agacer le Directeur Transports du Conseil régional !
A la demande de A. Cosma, Intercités confirme qu’il ne s’agit pas d’un nouveau report de livraison des nouvelles rames « Coradia Liner » mais que cette dernière est purement et simplement annulée pour les Hauts-De-France. Il déplore que l’Etat « laisse pourrir » nos lignes (les locomotives thermique ont 40 ans et imposent des manœuvres à Amiens et à chaque terminus) pour faire pression sur la Région, qui est appelée à négocier la reprise des IC.
F. Cornier rappelle que la région souhaite devenir autorité organisatrice en IC, mais aux conditions que l’Etat finance des trains neufs choisis par la Région et prenne à sa charge au moins 50% des coûts d’exploitation.

M. le Maire de Noyon prends la parole concernant la desserte Intercités de sa ville : la possibilité de rétablir un arrêt la matin en inversant les départs de Maubeuge de Cambrai était évoquée, mais cette demande est restée au point mort depuis.
Réponse évasive de la Direction Intercités qui annonce qu’elle va poursuivre l’étude… Ce cas n’est pas sans rappeler celui des arrêts à Clermont et St-Just en milieu et fin de matinée, dont le rétablissement est refusé avec chaque année un nouveau prétexte !

Enfin, des usagers de Liancourt et de Compiègne prennent la parole pour interroger la SNCF sur les disparités qu’ils constatent dans la prise en charge des usagers en situation perturbée.
Globalement, ils reconnaissent que dans la majorité des cas, les agents sur le terrain font ce qu’ils peuvent pour limiter les conséquences des dysfonctionnements (annonce des possibilités de report, demande de maintien des correspondances, etc.) mais que les décisions de régulations prises à Paris, qui suscitent souvent l’incompréhension des cheminots eux-mêmes, semblent parfois aberrantes et très variables suivant les jours pour un même incident. Cela a pour effet de mettre usagers et agents dans des situations intenables et de « dégoûter » ces derniers de leur entreprise.
D. Normant reconnaît que les décisions prises sur le moment ne sont pas toujours les plus judicieuses, mais que cela est extrêmement compliqué car chaque situation est différente et que de nombreux éléments sont à prendre en compte. Le facteur humain peut également expliquer certaines disparités de traitement.

Bien que les échanges avec la salle se soient poursuivis après 20h, des usagers avaient encore des questions à poser. Cela prouve, si besoin est, que le rétablissement des comités de Beauvais et de Compiègne est bien nécessaire ! Quant aux réponses, elles sont loin d’êtres satisfaisantes sur tous les points.
Le comité se termine autour d’un pot qui a permis des discussions plus approfondies avec les élus locaux, le Région et la SNCF.

Merci aux usagers qui ont pris la peine de participer malgré un planning professionnel et familial mis à mal par les nombreux retards qu’ils subissent au quotidien ces dernières semaines !

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