Vitesse réduite, incidents électriques, trains retardés puis supprimés au départ de Paris Nord, informations inexistantes ou contradictoires, pannes en ligne sur le peu de trains qui circulent…
Conséquence de ces graves dysfonctionnements : des trains bondés dont certains ne sont par ailleurs pas climatisés, des usagers qui ne supportent pas la chaleur suffocante dans les trains en panne et qui descendent dans les voies, ajoutant plusieurs heures de retard supplémentaires ! Au final, des milliers d’usagers des transports picards, comme ceux d’autres régions, subissent des temps de transports allongés de 3 heures ou parfois plus, dans des conditions totalement indignes d’un pays développé.
Certes, nous pouvons admettre que les températures élevées de ces derniers jours nécessitent de réduire drastiquement la vitesse des trains sur des sections de voie pas encore totalement stabilisées après un renouvellement récent, afin de garantir la sécurité des circulations.
MAIS
Ces températures n’excusent en rien le chaos provoqué par les multiples incidents qui touchent aussi bien l’infrastructure que le matériel roulant, chaos amplifié par un manque criant d’information et d’anticipation.
Il est en effet invraisemblable que la SNCF ne soit pas en mesure d’assurer, même de manière dégradée, un service permettant aux usagers de se déplacer dans des conditions acceptables lors d’événements météorologiques qui sont appelés à se reproduire de plus en plus souvent.
Afin de faire la lumière sur ces évènements inacceptables, LUTECE demande :
A SNCF Mobilités, exploitant des TER, Intercités et Transilien :
– De renforcer les opérations de maintenance destinées à préparer les trains aux fortes chaleurs (nettoyage des équipements électriques et de leurs circuits de ventilation)
– De procéder à une révision rapide des climatisations, dont le bon fonctionnement est indispensable puisque les trains qui en sont équipés, sont très peu aérés
– D’identifier les causes de pannes en cas de températures élevées par un retour d’expérience à l’échelle nationale, afin de prendre les mesures permettant d’y remédier durablement
– De prévoir, en cas d’impossibilité de faire circuler l’ensemble des trains, un plan de transport réduit permettant de concentrer les moyens (le matériel qui fonctionne) sur des trains choisis stratégiquement, plutôt que de s’obstiner à afficher des trains dont l’heure de départ est incertain et qui finissent bien souvent par être supprimés. Ce plan devra inclure les arrêts supplémentaires nécessaires au report des usagers et être communiqué en amont.
– En situation de crise, de délivrer une information claire et fiable aux usagers !
A SNCF Réseau, gestionnaire de l’infrastructure :
– En collaboration avec Mobilités, de communiquer plus précisément l’impact des restrictions de vitesse en fonction de la température et de l’heure (les retards s’amplifient quand les trains circulent de manière rapprochée),
– De faire preuve de la plus grande transparence et précision concernant les points de fragilité du réseau (voie, caténaire, énergie, signalisation…) en cas de température élevée, et de s’engager concrètement et de façon planifiée sur leur de remise à niveau, en commençant par les plus impactants.
Au Conseil Régional de Picardie, Autorité Organisatrice des Transports :
– De faire appel à un audit indépendant pour expertiser les opérations de préparation des trains aux évènements météorologiques (été comme hiver), et plus généralement la qualité des process de maintenance.
– De rappeler de nouveau à la SNCF ses engagements de qualité de service à travers la Convention Région – SNCF et plus récemment le plan de redressement de la production TER et Intercités dont les résultats de certains volets se font attendre.
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