Header

Rencontre Elus – Usagers le 17 juin à Creil : ce que nous avons retenu

19 juin 2016 | Posté par Lutece dans Actualités

Compte rendu de la rencontre gare de Creil le 17 juin entre les élus et les associations LUTECE et FNAUT NPDC-Picardie.

Etaient présents : Gérard Darmanin, VP Transports du Conseil Régional des Hauts de France, Frédérique Leblanc et Didier Rumeau, Conseillers Régionaux, Edouard Courtial, Président du Conseil Départemental, C. Dietrich, Maire de Laigneville, F. Cornier, Directeur Transport du Conseil Régional.
Alexis Cosma, Président de LUTECE (usager de Boran sur Oise), Philippe Borycki, membre de LUTECE (usager de Villers St-Paul), Philippe Marx, membre LUTECE (usager de Liancourt), Christiane Dupart, Présidente FNAUT Hauts de France et usagère de Creil.

G. Darmanin ouvre la rencontre en fustigeant les syndicats de cheminots et parle de double peine pour les usagers puisque non seulement ils ont subi une grève longue, mais la SNCF n’a pas été réformée, ce qui ne permettra pas d’améliorer la productivité du personnel.
Une précision cependant parce que nous pensons que l’information doit être la plus juste possible : certes, il est indéniable que cette grève a été extrêmement difficile pour les usagers et que la SNCF doit être plus efficace sur bien des aspects, ce que nous avons dit à plusieurs reprises mais l’exemple cité par G. Darmanin, à savoir qu’un cheminot terminant son service après 19h ne travaille pas le lendemain, est erroné.
Dans les faits, un agent (uniquement s’il est conducteur ou chef de bord) termine son service au plus tard à 19h avant une journée de repos et reprend au plus tôt à 6h le lendemain de son repos, mais peut bien entendu terminer après 19h et travailler le lendemain.

Indemnisation des usagers suite au mouvement social
Les associations ont déjà exigé un dédommagement par la SNCF (cf courrier envoyé le 2 juin) qui a répondu qu’elle étudiait les modalités. G. Darmanin a rencontré la SNCF sur le sujet et assuré que ces modalités seraient connues en juillet.
Nous avons insisté pour que le dédommagement soit à la hauteur du préjudice subi par l’ensemble des usagers et soit déclenché au plus vite.

Plan de transport durant la grève
Les usagers soulignent que le plan de transport mis en place laisse beaucoup à désirer : les usagers qui travaillent en horaires décalés par exemple n’ont pas été pris en compte et certains ne pouvaient pas rentrer chez eux. Idem pour les usagers qui viennent travailler en Picardie, ce qui est préjudiciable au développement de notre région.
Concernant les compositions réduites récurrentes, nous avons demandé que la maintenance des locomotives utilisées sur les rames de très forte capacité (V2N) puisse se faire aux ateliers du Landy (St-Denis) afin de ne plus être tributaire des acheminements entre ce dernier et l’atelier d’Achères, dans les Yvelines, problème qui a été aggravé par la longue grève sur la région St-Lazare, et qui explique en partie le nombre de trains courts fin mai, alors que les cheminots picards n’étaient pas en grève.
Ce sujet serait à l’étude d’après G. Darmanin.

Tarification
Le Conseil régional des Hauts de France souhaite avancer avec l’Ile de France sur la tarification et obtenir la soudure avec le pass Navigo pour les gares au-delà de 75 km de Paris.

Matériel
G. Darmanin a annoncé un plan d’investissement de 65 M€ pour le matériel et un déploiement à court terme de rames TER de l’ex-région NPDC « autour d’Amiens » afin de répondre à la demande importante. Un usager insiste sur la nécessité d’avoir des trains adaptés aux flux : par exemple aux heures de pointe les « jolis trains » avec banquettes cosy ne correspondent pas aux besoins des salariés qui ont besoin avant tout d’une place assise.
Outre la question de la formation des conducteurs, requise pour ce redéploiement du matériel, nous avons interrogé M. Darmanin sur la nature exacte de l’investissement annoncé.
G. Darmanin nous a répondu en mentionnant les rames Régio2N qui seront mises en service à partir de mi-2017 (d’une capacité supérieure à celle des V2N, soit environ 1400 places) commandées en 2013, et les Coradia Liner (Régiolis améliorés de 820 places), achetés par l’Etat pour remplacer les rames Corail et leurs locomotives à bout de souffle sur les Intercités Paris – Amiens – Boulogne. Nous n’aurons donc pas plus de précision sur l’utilisation de ces 65 M€.

Trains Intercités
Pour ce qui est de la reprise par la région des trains Intercités, l’exigence de la région est toujours la même : L’Etat doit fournir le matériel et prendre en charge les coûts d’exploitation. Dossier à suivre…
Nous avons rappelé que même en passant sous l’autorité de la Région, le confort « ex-Intercités » devra demeurer de haut niveau (cf notre cahier des charges), bien supérieur à celui des TER, et donc être assuré avec un matériel spécifique (les rames Corail actuelles n’étant pas éternelles).

Barreau Picardie-Roissy
Monsieur Darmanin réaffirme son soutien à la construction de la liaison TGV Picardie – Roissy qui outre son importance économique apportera un nouveau point d’entrée sur l’Île de France et sur le réseau grande vitesse sans passage obligé par la gare du Nord qui est saturée.

Concertation
Les comités d’étoile ou de ligne, initialement prévus pour juin auront lieu à partir de septembre, ils seront présidés par des conseillers régionaux délégués.

Les deux conventions doivent être harmonisées pour 2018. Suite à notre demande, on nous confirme que les associations seront consultées.

Lutte anti-fraude
Elle est une priorité pour le nouveau Conseil Régional, qui a confirmé son souhait d’équiper les gares de lignes de contrôles automatisées.
Nous ne mettons pas en cause la nécessité de préserver les recettes qui contribuent au financement du service, mais il nous paraît pour cela préférable de s’appuyer sur des filtrages humains comme ceux qui sont organisés en Gare du Nord. En effet, les agents qui contrôlent les billets sont les mêmes que ceux qui renseignent les voyageurs, notamment en situation perturbée (à l’image des contrôleurs dans les trains). Leur rôle est donc multiple contrairement à celui de portiques…
De plus, nous avons mis en garde sur les difficultés que pourraient causer l’installation de portiques en Gare du Nord : dédier certaines voies aux TER & Intercités serait préjudiciable pour l’exploitation, et nous craignons que les barrières de contrôle créent des bouchons à l’entrée des quais. Crainte qui n’est pas partagée par G. Darmanin.
Enfin, les usagers présents ont rappelé qu’il n’était pas toujours facile d’acheter un titre de transport (guichets fermés ou en nombre insuffisant, distributeurs hors service ou qui ne propose pas le trajet demandé…).

Financement
A notre question sur le financement, Monsieur Darmanin a déclaré qu’il souhaitait une hausse de 1 ou 2 centimes de la TIPP (Taxe intérieure sur les produits pétroliers). En revanche il n’est pas favorable à une taxe poids lourds régionale.

En résumé, nous avons été écoutés, Monsieur Darmanin a fait des annonces très attendues sur le financement du service et sur les investissements. Nous attendons désormais des éléments plus concrets et des résultats visibles sur le terrain.

Vous pouvez suivre les réponses à cette entrée par RSS 2.0 Vous pouvez laisser un commentaire, or trackback.

Une réponse

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *